Helen is your daughter, and she wants to meet you...! (Marine & la mère biologique d'Helen )

Après avoir accepté la demande d'Helen il y a peu de temps, Marine commença par se renseigner auprès de la mairie de Bordeaux, là ou elle habitait. Bien qu'il n'y ait pas beaucoup de chances pour que la mère biologique d'Helen se trouve ici, elle se dit que ça ne lui coûterait rien...Malheureusement, il n'y avait aucune 'Cosovic' à Bordeaux. En sortant de la mairie, elle marmonna pour elle même :
-Comment vais-je faire pour retrouver cette femme ! Les seules informations que j'ai c'est qu'elle est la mère biologique d'Helen Cosovic...Je ne connais même pas son prénom..! Je ne vais quand même pas faire le tour du monde et demander à toutes les mairies s'ils n'avaient pas dans leurs registres une certaine : Cosovic !
Un passant s'était arrêté et avait entendu Marine. Il se dirigea vers elle et lui dit :
-Désolé de vous déranger, mais vous cherchez la mère d'Helen Cosovic ?
-Effectivement ! Vous la connaissez ? Fit-elle avec espoir.
-Et comment ! Je suis son meilleur ami ! Elle habite à Seattle maintenant. D'ailleurs, moi aussi ! J'avais juste envie de prendre un peu l'air à Bordeaux ! Voulez-vous que je l'appelle ?
-Monsieur, sachez que vous m'enlevez une épine du pied ! Je ne vous remercierai jamais assez !
Elle prit le téléphone que lui tendait le monsieur qui se trouvait devant elle. Elle attendit que la mère d'Helen décroche mais ce ne fût pas le cas . Marine raccrocha donc. Tant pis, se dit elle , elle devra aller directement à Seattle sans en parler avant !
-Je dois repartir cet après-midi, à 15h30 ! J'ai deux places, mon ami veut rester encore quelques temps, voulez vous venir avec moi ? S'il vous plaît acceptez ! Ce serait un plaisir !
Marine n'avait pas le temps de jouer à la demoiselle 'polie' et elle accepta. Elle attendit patiemment l'après-midi et lorsque ce fût l'heure elle se dirigea vers l'aéroport de la ville. Elle grimpa dans l'avion en compagnie du jeune homme qui s'appelait John...
Après une longue attente elle arriva enfin à destination ! Elle remercia très poliment John et reprit la route . Elle savait exactement ou aller grâce à la carte que lui avait donné le jeune homme. Lorsqu'elle arriva devant la maison, elle fût surprise de voir que la mère d'Helen habitait dans une grande et somptueuse villa ! Mais, pourquoi avait-elle abandonné Helen si ce n'était à cause de sa pauvreté ? Elle allait sûrement le découvrir maintenant. Elle sonna à la porte et attendit que la demoiselle daigne se montrer.

Falone V. Greystock

Helen is your daughter, and she wants to meet you...! . ♦ Avec Marine D. Didelot ;

La lumière feutrée de la lune transperçait les rideaux. A cette douce lueur bleutée, elle sortit de son lit. Cela ne faisait pas parti de ses habitudes. Elle préférait de loin demeurer allongée jusqu'à ce que les chauds rayons du soleil viennent la réveiller. Ce n'était pas non plus par envie qu'elle parcourait le couloir du premier étage à cette heure si matinale. Non, l'imprudent qui sonnait à sa porte verrait bien ce qui lui en coûtait de la déranger à cette heure indue ! Refermant son précieux kimono par dessus ses vêtements de nuit, elle descendit les marches et ouvrit assez brutalement la porte d'entrée. La vitre teintée dont celle-ci était habillée ne laissait rien deviner quant à l'identité du visiteur nocturne. Lorsque les visages lui apparurent, Falone soupira d'énervement. Tout cela pour ça ! Il s'agissait encore de son fils, ce jeune homme violent, affublé de ces deux compères et de sa poule de luxe. Son visage était tuméfié. Certainement qu'un combat avait encore mal fini pour lui. Ce n'était pas sa saison, il n'avait gagné que deux duels sur plus de dix. Son cas était désespéré. La femme espérait bien se débarrasser de ce poids mort assez rapidement. Elle ne voulait pas avoir à lui payer la gîte et le couvert durant encore une ou deux années. Maintenant qu'elle était libre de ses mouvements, que son mari avait fini par quitter la demeure familiale pour se recueillir dans un trou perdu de la Louisiane, Falone ne désirait que se retrouver seule et vivre comme elle l'entendait. Elle avait suffisamment travailler pour se permettre le repos éternel, enfin, jusqu'à la mort. Elle avait suffisamment vu le monde, ses malheurs et souffert de lui pour avoir le droit à un peu de tranquillité. Elle n'avait pas vécu tant d'années auprès d'un homme misérable et méprisable pour rien !
Vérifiant que personne n'avait vu rentrer son fils dans cet état pitoyable, elle le fit entrer ainsi que ses amis et les envoya directement dans la chambre de celui-ci. Ils connaissaient le chemin. La femme n'avait vraiment aucune envie que les habitants du quartier parlent et s'extasient sur l'apparente négligence de sa personne. Le bruit selon lequel le fils de la grand Greystock était revenu, le visage couvert d'ecchymose ne tarderait pas à faire du bruit. Elle ne le voulait surtout pas. Depuis qu'elle avait réussi à se faire respecter de la population de cette ville, Falone s'était montrée ferme, intransigeante mais surtout responsable. Cela entacherait grandement sa réputation. C'était inconcevable, surtout après tout le mal qu'elle s'était donné.
La femme lança un regard mauvais à la bande qui montait les marches et referma silencieusement la porte. Elle ne retrouverait plus le sommeil. Une tasse de café, les relevés de ses comptes en main et un bon fauteuil lui ferait sans doute passer le temps.
Le petit matin arriva bien plus rapidement qu'elle ne l'aurait cru. La femme remonta au premier, avisant du même coup, la chambre entrouverte de son fils. Ses amis étaient toujours là, profondément endormis. Elle nettoierait les lieux une fois qu'elle aurait pris une bonne douche, de quoi lui redonner toute sa force de persuasion. Elle n'était pas comme toutes ses femmes qui aimaient se prélasser dans un bain bouillant et moussant, elle préférait de loin l'efficacité et la rapidité. Deux mots qui s'alliaient toujours à son langage courant. Dans son métier, le temps était précieux et le temps, c'était de l'argent. Donc, pas d'argent pour un bain de plusieurs heures. Après être sortie de la pièce d'eau, Falone rejoignit sa chambre et ouvrit son immense penderie. Le choix des habits était vite fait. Il n'y avait vraiment aucun instant à perdre dans cette décision. L'habitable n'était rempli que de tailleurs, passant juste du blanc crème au noir intense. Seul l'un d'eux différait, mais, elle ne le mettait jamais : le rouge. Trop affriolant, pas assez sévère. Ce n'était pas son style. Elle ne le mettait vraiment que lorsqu'il fallait paraître ci ou cela auprès des plus hauts. Choisissant à l'aveuglette un habit gris pale, la femme se dirigea vers sa coiffeuse. Elle s'endossa d'une parure sobre mais non moins chère. Il fallait toujours avoir l'air convenable. Dans son milieu, cela était obligatoire. L'apparence, c'était tout ce qu'il fallait pour tromper l'homme, pour le mener comme il se devait. L'entreprise était plus dure avec les femmes mais celles-ci, remarquant sans doute son ascendant sur leurs confrères, ne pouvaient que lui vouer un respect presque craintif. Falone faisait peur. Son apparente nonchalance manipulatrice n'était pas pour rassurer. Elle inspirait le respect. Elle était fière de cela. Toutes ces années passées aux cotés d'un mari richissime et entreprenant avaient finalement été bénéfiques. Elle était l'incarnation de la réussite sociale et cela, même si sa vie n'avait pas favorablement commencée dans ce sens. Elle était passée de la déchéance la plus totale à un état d'élévation gratifiant et intemporel. Falone sourit à cette pensée. Elle ne regrettait pas cette vie. Bien sûr, quelques petites choses étaient toujours à changer, des détails à modifier si sa vie était à refaire mais, dans l'ensemble, elle était satisfaite.
Accordant un soin tout particulier au brossage de ses cheveux qu'elle chérissait tant, il lui fallut quelques instants avant de se rendre compte qu'un bruit résonnait dans la maison. Soupirant face à cette nouvelle intrusion dans sa paix intérieure, elle se leva du tabouret et redescendit les marches d'un pas rapide. Il y avait maintenant du bruit dans la chambre de son descendant mais elle n'y prêta pas garde.
Falone ouvrit la porte, s'apprêtant à sermonner la personne qu'elle croyait être le facteur venu livrer un colis mais s'arrêta là en constatant qu'il s'agissait d'une jeune fille, tout ce qu'il y avait de plus doux, sur le perron. Elle s'étonna de sa présence et chercha derrière la jeune personne, une chose qui expliquerait le fait qu'elle soit ici mais rien ne lui apparut. En d'autres circonstances, elle aurait certainement cru que la demoiselle faisait parti du fan club de son fils, plutôt joli parti, seule chose dont elle était fière le concernant, mais elle n'était pas le genre de filles qu'il côtoyait.
La femme jeta donc un regard interrogateur à la jeune fille et lui demanda de sa manière la plus hautaine :

- Oui ? Que puis-je faire pour vous ?

Marine était une fille calme, joyeuse, patiente et toujours à l'écoute des autres. Elle possédait tout un tas de qualités mais n'était pas prétentieuse, loin de là ! Elle ne se rendait pas compte de sa gentille, de sa beauté stupéfiante et de toutes ses autres qualités...Mais bien entendu, la jeune demoiselle n'était pas parfaite, personne ne l'était ! Elle était très naïve ! D'une naïveté déconcertante même ! Elle attendait là, sur le perron de la villa, admirant la richesse des lieux...Elle n'était pas habituée à tout cela..Elle avait vécu une enfance certes, très heureuse, mais les fins de mois étaient parfois difficiles à assurer...Elle chassa d'un bref mouvement de tête ces pensées. Juste à temps, car la mère biologique d'Helen s'adressait maintenant à elle, la femme avait un petit air hautain qui déstabilisa un tant soit peu Marine :
- Oui ? Que puis-je faire pour vous ?
-Je suis Marine, Marine Didelot !
La jeune demoiselle ne voulait pas étaler toute l'histoire dehors. Elle sourit d'un air qui laissait comprendre qu'elle voulait entrer. Voyant qu'elle ne réagissait pas, Marine poursuivit d'un ton qu'elle voulait le plus poli possible :
-Je sais que je ne vous connais pas encore Madame, mais puis-je entrer ? Je voudrais vous parler d'une chose importante vous concernant...!
Ayant cerné un petit peu le caractère de la mère biologique d'Helen, elle rajouta :
-Et..J'aurai peur que des oreilles indiscrètes n'en prenne part...!

Falone V. Greystock

Helen is your daughter, and she wants to meet you...! . ♦ Avec Marine D. Didelot ;

Elle jaugea son interlocutrice de la plus insidieuse des manières, exagérant tout regard. C'était réellement une inspection minutieuse. Falone ne voulait pas avoir affaire à une quelconque vendeuse au porte à porte, ni à une peste qui n'en avait qu'après les trésors qui demeuraient derrière la porte. Ce qu'elle vit sembla la rassurer. La jeune fille ne paraissait n'être ni l'une, ni l'autre. Mais alors, que faisait-elle là, sur son perron, à cette heure ? Qu'elle se dépêche de parler ! La femme n'avait réellement pas que cela à faire.
Tiens, la petite se nommait Marine Didelot. Bien … mais encore ? A quoi cette information pourrait-elle bien lui servir ? Ce n'était pas comme si, elle allait la nommer par ce nom, l'interpeller ou même la revoir. Elle n'en avait actuellement aucune envie. Aussi, leva-t-elle un sourcil interrogateur. Cette présentation demandait une suite. Elle attendait donc et, ce n'était pas avec son sourire enjôleur que Falone la laisserait rentrer dans son royaume. La jeune fille devait faire ses preuves ou témoigner d'une audace certaine. La femme aimait ces personnes-là, prêtes à tout. Celles qui supprimeraient volontiers les obstacles à leur réussite ou à leur but. Ces personnes-ci semblaient désignées pour un grand avenir. La femme en était certaine, elles étaient les pupilles de la nouvelle génération.
Quel toupet ! La petite se mettait à vouloir entrer ! Mais Falone était contente. Peut-être s'entendrait-elle bien avec elle. La gamine semblait savoir ce qu'elle voulait. Quant à s'entretenir avec elle … la femme détourna le regard, fixant son horloge murale et retint un soupir. Elle avait bien quelques minutes à lui accorder mais, pas plus. Elle détestait arriver en retard. Cela ruinerait son ascendant du jour. Les autres verraient en elle, une femme comme une autre, qui avait une vie et n'était pas régulière. Mais, Falone n'était pas comme les autres. Elle arrivait toujours à l'heure.
La décision fut vite prise, la femme laisserait la jeune fille lui parler de ce qui semblait tellement important puis, elle la chasserait, à coup de balais s'il le fallait, lorsque l'horloge afficherait la prochaine demi-heure. Oui, c'était un bon plan. Souriant pour la première fois face au pragmatisme et au bon sens de Marine qui ne désirait pas offrir son affaire aux oreilles curieuses, Falone l'invita à entrer.

- Très bien. Je peux sans doute vous écouter quelques instants.

Elle s'esquiva pour la laisser passer et la dirigea vers le séjour. Une grande table et des chaises somptueusement sculptées et à l'assise confortable les attendait. La femme l'invita à s'assoir. Elle s'apprêtait également à lui demander si du café lui ferait plaisir mais se retint. Elle se rappelait que le travail l'attendait et elle ne voulait surtout pas que la jeune fille s'éternise en ces lieux. Falone s'assit en face de la demoiselle et attendit qu'elle parle.
Tout à coup, un bruit sourd à l'étage lui rappela la présence de son héritier dans la maison. Un soupir à fendre l'âme sortit de sa bouche et avant même qu'elle ne se lève, des bruits de pas précipités se firent entendre. La petite amie de son fils surgit dans la pièce et s'égosilla, fixant la maîtresse de maison. Falone ne préféra pas comprendre ce qui se disait, elle comprit juste « fils ; tomber ; sang ; ne se réveille pas ». Une nouvelle perte de temps. Se donnant tout juste la peine de regarder la petite poule, elle lui répondit :

- Je ne sais pas si tu as remarqué ma petite mais je suis assez occupée, ça ne pouvait pas attendre ? Bon, maintenant que tu es là … tu trouveras une trousse à pharmacie dans la salle de bain attenante à ma chambre, seulement veille à bien nettoyer le sol, les tâches de sang sont vraiment de mauvais goût. S'il ne se réveille toujours pas après tes soins, une bonne claque et une douche froide arrangeront la chose. Maintenant, file et ne revient me voir que si vraiment, il commence à devenir aussi pâle que les tapis.

Elle connaissait suffisamment son fils pour savoir que de telles situations revenaient souvent. Avec le temps, elle avait cessé d'y prêter une attention trop grande et ne s'inquiétait, en général, que si son souffle se raréfiait. Se souvenant de la présence de la gamine en face d'elle, Falone la regarda et lui sourit calmement.

- Alors, qu'aviez-vous donc de si important à me dire ?

- Très bien. Je peux sans doute vous écouter quelques instants.
Marine fût soulagé d'entendre cela ! Elle n'avait vraiment pas envie d'aller voir Helen et de lui dire : Je suis désolée, j'ai vu ta mère mais elle n'a pas voulu m'écouter...!
-Je vous remercie Madame !
La villa était magnifique ! Marine n'arrivait pas à s'imaginer vivre dedans..Elle était belle, spacieuse, très bien décorée..Un bruit fit sortir Marine de ses pensées.
Il devait provenir de l'étage.. Que s'était-il passé ? Une fille descendit les escaliers rapidement , en pleurs. Elle n'arrivait plus à parler mais la mère d'Helen sembla comprendre la situation, c'est très calmement qu'elle répondit :
- Je ne sais pas si tu as remarqué ma petite mais je suis assez occupée, ça ne pouvait pas attendre ? Bon, maintenant que tu es là … tu trouveras une trousse à pharmacie dans la salle de bain attenante à ma chambre, seulement veille à bien nettoyer le sol, les tâches de sang sont vraiment de mauvais goût. S'il ne se réveille toujours pas après tes soins, une bonne claque et une douche froide arrangeront la chose. Maintenant, file et ne revient me voir que si vraiment, il commence à devenir aussi pâle que les tapis.
Comment cette femme pouvait gérer cette histoire avec tant de calme ? C'était la vie de quelqu'un qui était en jeu vu la réaction de la jeune fille ! Cette femme n'avait donc pas de coeur ? L'abandon d'Helen sa petite fille, sa réaction face au problème de quelqu'un...Marine se demandait vraiment ce qu'elle faisait ici...!
- Alors, qu'aviez-vous donc de si important à me dire ?
-Si vous voulez aller voir ce qu'il se passe ne vous inquiétez pas pour moi ! Je pourrais rester ici quelque temps, cela ne me dérange pas du tout..
Voyant qu'elle ne s'inquiétait pas plus que cela, Marine répondit :
-Alors, avec tout votre respect , je ne vais pas passer par quatre chemins ! Je suis une une amie de votre fille...Helen.
Marine ne laissa pas le temps à la femme de réagir et poursuivit :
-Je l'ai rencontré et elle veut vous connaître...Elle veut vous voir ! Elle veut voir sa mère..
Marine avait choisi de ne rien dire quant au décès d'Helen. Devant garder l'existence du monde parallèle secrète, elle n'aurait pas pu expliquer comment la mère et la fille allaient pouvoir se retrouver...Le meilleur ami de la femme lui avait dit qu'elle était atteinte d'un cancer face terminale et que ses jours étaient comptés...Leurs retrouvailles allaient donc se faire assez rapidement !

Falone V. Greystock

Helen is your daughter, and she wants to meet you...! . ♦ Avec Marine D. Didelot ;

Enfin, elle allait savoir ce que cette jeune fille faisait sur son palier à cette heure plutôt indue. Elle espérait ne plus être interrompue par un quelconque ennui d'ordre mineur. Son temps était précieux. Et, autant elle pouvait se montrer aimable lorsque l'on était à sa disposition autant, elle s'emportait à toute allure si le monde ne tournait pas dans son sens. Elle avait tendance à passer du froid glacial au chaud bouillant en une seconde à peine. C'était toujours ce que lui reprochait son seul ami lorsqu'elle faisait preuve de cette capacité légendaire. Il avait été le seul à la comprendre et à pouvoir lui faire la moindre réflexion sans en pâtir immédiatement. Falone lui avait toujours tout pardonné, elle ne saurait dire pourquoi. C'était un peu comme s'ils étaient faits pour se rencontrer. Ils étaient complémentaires, d'une certaine façon. Elle qui voulait n'avoir d'attache nul part, ses plans étaient plus que contrariés. Même simplement avec son fils. Au final, elle l'aimait ce gosse, à sa façon, mais, elle l'aimait, elle serait peinée de le perdre. Falone n'était pas le genre de femme à étaler ses sentiments, ni à les étaler. Elle n'aimait pas les effusions mais, peut-être aurait-elle du plus montrer à son seul enfant, ce qu'il en était et qu'en réalité, elle était sa mère, qu'elle l'aimait pour ce qu'il était, même si elle était particulièrement déçue de ce qu'il était devenu ces derniers temps … Malheureusement, la femme voyait son manque d'humanisme comme une erreur, mais, pas comme une erreur réparable. C'était trop tard, trop tard pour qu'aujourd'hui ou même demain, dans cette vie, elle ne change. Elle finirait comme elle avait commencé, seule.
Ce n'était pas dans ses habitudes de tant penser à des choses dès le matin. C'était presque étrange. Peut-être la présence de la jeune Marine. Qu'elle parle vite alors, et s'en aille sans plus attendre ! La demoiselle prenait d'ailleurs la parole. Sa sollicitude aurait pu la toucher, elle n'en avait que faire. Elle haussa les épaules en guise de réponse, indifférente à ce qui pouvait se passer à l'étage. Elle avait cette conversation à tenir. Son rôle d'hôte à faire perdurer.
La gamine en face d'elle ouvrit de nouveau la bouche. Scepticisme, étonnement, peur, doute. Qu'était-ce donc que cela. Sa fille, Helen ? Elle n'en avait eu qu'une, la jumelle de son fils, décédée avant même d'avoir un nom alors, qu'elle était donc cette histoire. Ce n'était pas comme si on lui avait caché l'existence de son propre enfant. Cela avait été assez douloureux de perdre son bébé, à peine né. Marine lui apparut tout à coup très antipathique. Elle venait de lui rappeler certains de ses pires souvenirs ! Le savait-elle ? C'était juste horrible.

- Je … je ne comprend pas.

Ses mots, des murmures bégayés alors que l'impertinente continuait de s'adresser à elle. Sa fille voulait la rencontrer ? Mais enfin, c'était illogique ? Et Marine dans l'histoire, pourquoi était-elle la messagère ? Une gamine comme elle ? Qu'était-ce donc que cette histoire ?
Et puis, un flash. Le flash. Des souvenirs trop lointains et douloureux qui avaient été enfouis. Elle en avait renié jusqu'à son existence. C'était durant sa jeunesse, elle n'était pas encore cette femme aigrie et froide qu'elle paraissait aujourd'hui. Elle croquait la vie. Elle avait même été heureuse un temps. Avant, avant cela. Sa fille … oui, elle devait bien en avoir une, quelque part mais, c'était impossible. Cela ne pouvait être elle. Falone l'avait laissé, loin, seule. L'enfant ne pouvait l'avoir retrouvée. La femme avait été jusqu'à changer de nom. C'était irréel.

- Il y a une caméra caché, c'est cela ?

Le ton se voulait plaisantant, c'était plus un rire nerveux. Un peur qu'elle ne voulait pas avoir à admettre comme vraie. Et pourtant, une gamine se tenait bien devant elle et, à son regard, Falone comprit que ce n'était pas une mauvaise plaisanterie, pas un mauvais gag ou une caméra cachée. La vérité la rattrapa. Elle redevenait cette jeune adulte tout juste sortie de l'adolescence. Celle qui voulait son bébé mais que l'on avait forcé à abandonner. Elle était triste et, en même temps, il y avait comme un regain d'espoir. Elle avait une fille, finalement, vivante et qu'elle pouvait connaître. Mais, elle n'allait pas l'admettre de sitôt. Falone laissa place à Madame Greystock. Il était impossible que ce soit sa fille cette … Helen. Et encore moins qu'une jeune à peine sortie de l'adolescence soit porteuse de telles révélations. Elle ne pouvait pas être au courant.

- Une fille vous dites ? Je n'aime pas beaucoup vos plaisanteries jeune fille ! Je n'ai à ma connaissance, qu'un garçon et ce n'est en rien une révélation. Mais avoir un autre enfant, c'est peu vraisemblable !

- Je … je ne comprend pas.
Marine laissa le temps à la femme d'assimiler toutes ces informations, ça faisait un choc, c'est sûr...Elle ne répondit pas, et attendit qu'elle soit calmée..
- Il y a une caméra caché, c'est cela ?
- Une fille vous dites ? Je n'aime pas beaucoup vos plaisanteries jeune fille ! Je n'ai à ma connaissance, qu'un garçon et ce n'est en rien une révélation. Mais avoir un autre enfant, c'est peu vraisemblable !
-Ce n'est pas du tout une plaisanterie madame, je ne me permettrai pas ! je sais que c'est un choc pour vous, tous ces souvenirs mais je ne vous brusque pas, prenez votre temps !
Que se passe-il dans la tête de la jeune femme ? Marine ne sait pas ce que c'est, elle n'a pas d'enfants...Il faut dire qu'elle est assez jeune, elle n'a que 21 ans..Elle a toute la vie devant elle ! Mais..elle ne comprenait pas...Comment peut-on abandonner son propre enfant ?!! Elle a pourtant une grande maison et les moyens de l'élever convenablement ! Il devait il y avoir une explication..Et Marine avait hâte de l'entendre ! Elle ne partirait pas avant d'avoir eu la promesse qu'elle essayerait de rencontrer sa fille. Elle était plus que déterminée et elle voulait à tout prix aider Helen, alors si la jeune femme était pressée, elle devra se résignée plus vite que prévu !
-Vous savez, je ne vous juge pas..C'est vrai que je ne comprend pas tout à fait cette décision mais vous devait avoir une bonne raison de l'avoir fait..Et...Helen veut juste vous connaître, vous savez ...Elle aimerait pouvoir dire : Voilà ma mère biologique, je la connais et maintenant, je peux dire si elle est gentille, sévère, si elle pense à moi ou si tout simplement elle m'a oublié..Bon je divague un peu alors j'arrête !
Elle s'arrêta et après un moment de réflexion elle rajouta :
-Vous savez, je suis peut être un peu jeune mais je comprends la situation...Et je sais que c'est dur d'en parler..

Falone V. Greystock

Helen is your daughter, and she wants to meet you...! . ♦ Avec Marine D. Didelot ;

De qui se moquait-on ? C’était bien la première fois que quelqu’un semblait en savoir autant sur sa vie, sur ce pan de vie qu’elle avait mis tant de soins à cacher, à dissimuler à autrui, même à son propre fils. Il était étonnant que ce fut une personne plus jeune que les souvenirs-même qui sache cela. Sa fille... Ainsi donc, elle en avait bien une. Elle avait rêvé de retrouvailles, de moments de joie où les larmes de bonheur auraient envahis ses yeux et souillés ses joues. Mais tout cela était resté au stade de rêve, d’espoir profondément enfoui. Et puis, le temps avait endurci ses peines, elle avait renié jusqu’à son existence. La plupart du temps, elle se figurait que ce nourrisson, abandonné, seul, n’avait pu survivre. Il serait mort, tout simplement. Mais, son instinct maternel, son amour peut-être, son cœur sans doute, faisaient immédiatement disparaître ces sombres idées. Falone réfutait l’idée. Elle avait déjà perdu sa petite fille, elle ne voulait pas avoir à penser que son premier enfant faisait également parti des dégâts collatéraux, des pertes occasionnées par sa faute et par celle, bien plus meurtrière de l’homme qui l’avait empêché de vivre, de profiter d’une vie digne de ce nom. Ce n’était pas par intérêt qu’elle avait laissé là sa première née. La femme considérait presque ce moment de sa vie comme sa seule erreur. Mais que pouvait-elle faire ? Rien. On ne revient pas sur le passé. On fait encore moins de voyage dans le temps.
Qu’elle prenne son temps pour assimiler ? Ne venait-elle pas déjà de le faire. Aussi, resta-t-elle silencieuse, ne désirant pas plus que ça pousser les questions et entendre la jeune fille en face d’elle, parler ouvertement. Falone ne savait pas encore si elle désirait connaître l’enfant, qui n’en était plus une. Cela représenterait trop. Ce n’était pas une décision à prendre à la légère, ça vous change une vie ce genre de chose ! Et, quand bien même, ne la verrait-elle que de loin, Greystock connaissait déjà son existence, elle ne pourrait oublier. L’amnésie ne se commandait pas. Justement, si cela ne changeait rien, si cela ne lui coutait rien, pourquoi pas. Pourquoi ne pas faire la connaissance de cette … Helen. Elle saurait à quoi s’en tenir et une envie irrésistible de voir les traits de sa fille la persuadait de cela comme de la bonne chose à faire.
Bien sûr, un doute planait toujours. Une question légitime se posait. Falone était riche. Son argent plaisait, tentait les autres, les gens, le commun de la société. Et, avec toute cette technologie, il était sans doute facile de retracer une vie, de trouver les choses les plus intimes et personnelles sur une personne et en l’occurrence, sa personne ! Tout cela pouvait être un coup monté. Une farce montée de toute pièce dans le but de la dépouiller. Cela ne serait pas la première fois que certains tenteraient de récupérer sa fortune. Greystock avait maintenant deux choix. Deux hypothèses s’imposaient à elle aussi sûrement que la possibilité d’une vérité dans les mots de Marine. Soit la gamine face à elle faisait partie de tout ce coup d’une assez grande envergure, à priori, et donc, serait la première victime de sa fureur ; soit, elle n’était qu’embauchée, croyant dur comme fer à la vérité qu’elle énonçait. C’était une possibilité non négligeable … Pour l’instant, Falone préférait penser que le visage assez angélique qui se présentait à elle, relevait de l’innocence. Elle s’en assurerait cependant, prudence était mère de sureté !
La petite répliqua. Elle ne comprenait pas ?! Qu’y avait-il à comprendre ? En quoi sa vie la regardait-elle ? Et puis surtout, si le coup monté existait, Falone était assurée, d’une certaine manière, que Marine n’en faisait pas partie. Cela le prouvait. Elle ne semblait pas savoir le pourquoi du comment. Et, ce qu’elle énonçait été vrai. Si Greystock voulait connaitre sa fille, savoir à quoi est-ce qu’elle ressemblait, qui est-ce qu’elle était, une bonne ou une mauvaise personne ; la réciproque devrait être aussi réaliste. Sa fille, Helen, voulait sans doute en apprendre autant qu’elle. Mais ce maudit doute, ce maudit doute qui l’empêchait de faire entièrement confiance à la gamine !
Dur d’en parler. Oh oui ! Ce n’était pas pour rien qu’elle l’avait cachée durant toute sa vie. Admettre l’erreur monstrueuse commise relevait de l’effort surhumain. Parler d’Helen lui était presque impossible, cela changerait-il auprès de cette jeune inconnue qui débarquait d’elle ne savait trop où ? Fort probable … Et puis bon ! Pourquoi ne pas s’ouvrir un peu ! Où était le mal ? Au diable sa maudite conscience mal arrangée et sa raison trop conservatrice ! Elle laisserait tomber le masque. Madame Greystock redeviendrait Falone pour quelques minutes !

- Vous me dites connaître ma fille ? Cette … Helen ? Comment est-ce possible ? Comment m’avez-vous trouvé ? Je ne lui avais rien laissé.

Elle se remémorait difficilement ce passage de sa vie. Un abandon duquel elle serait dépendante pour le reste de ses jours.

- J’espère pour vous que vos intentions sont honorables, que vous ne faites en rien partie de ces voleurs qui n’en ont qu’après l’argent ! Et puis, comment saurais-je si, même étant mon enfant, votre Helen n’en aurait pas après tout ce que je possède ? Je ne compte pas renoncer à ma vie ainsi. Je ne serais pas généreuse, je ne l’ai jamais été. Qu’elle ne demande rien en remboursements de ses années de vie seule. Je veillerai à ce qu’elle perde la manche. J’ai tout ce qu’il faut pour. Vous être prévenue Marine.

Les recommandations étaient données. Les menaces mises en forme. Les conseils ouvertement formulés. Elle pouvait maintenant se libérer, poser des questions.

- Malgré tout cela, vous m’intriguez. Elle m’intrigue. Comment est-elle ? La connaissez-vous ? Pourquoi est-ce vous qui vous trouvez là et non elle ? N’en a-t-elle pas l’envie pour le moment ? Vous êtes venue en éclaireur ? Voir si je ne suis pas un monstre ? Car, je suis sûr que vous pensez que c’est le cas. Il ne peut en être autrement dans votre esprit. Une personne coupable d’abandon ne peut être qu’un être infâme.

La culpabilité du passé pesait tout à coup sur ses épaules. Elle ne se laisserait pas aller à des simagrées mais elle aurait apprécié pouvoir s’épancher de ses remords avant aujourd’hui. Elle le ferait peut-être ce jour. Pourvu que son fils n’apprenne rien ! Qu’il ne descende pas ! C’était son moment, à elle seule ! Elle voulait savoir maintenant.

Après un long moment d'attente ou avait régné un silence gênant, la mère d'Helen se décida à répondre :
- Vous me dites connaître ma fille ? Cette … Helen ? Comment est-ce possible ?
Comment m’avez-vous trouvé ? Je ne lui avais rien laissé.
L'heure de l'explication avait sonné ! Marine se préparait à répondre à ses nombreuses questions mais cette femme ne lui en laissa pas le temps..!
- J’espère pour vous que vos intentions sont honorables, que vous ne faites en rien partie de ces voleurs qui n’en ont qu’après l’argent ! Et puis, comment saurais-je si, même étant mon enfant, votre Helen n’en aurait pas après tout ce que je possède ? Je ne compte pas renoncer à ma vie ainsi. Je ne serais pas généreuse, je ne l’ai jamais été. Qu’elle ne demande rien en remboursements de ses années de vie seule. Je veillerai à ce qu’elle perde la manche. J’ai tout ce qu’il faut pour. Vous être prévenue Marine.
Marine était vraiment irritée par le comportement de Falone...Comment peut on voir à ce point le mal partout ?! D'après ce qu'elle entendait, Marine se disait que cette femme ne pensait qu'à l'argent ! Elle enchaîna :
- Malgré tout cela, vous m’intriguez. Elle m’intrigue. Comment est-elle ? La connaissez-vous ? Pourquoi est-ce vous qui vous trouvez là et non elle ? N’en a-t-elle pas l’envie pour le moment ? Vous êtes venue en éclaireur ? Voir si je ne suis pas un monstre ? Car, je suis sûr que vous pensez que c’est le cas. Il ne peut en être autrement dans votre esprit. Une personne coupable d’abandon ne peut être qu’un être infâme.
A présent, la jeune demoiselle essayait de trier les informations dans son esprit, elle faisait la part des choses et pensait à sa réponse. Elle ne voulait pas mentir..Elle n'aimait pas cela ! Elle abandonna ses réflexions et répondit calmement à Falone :
-Alors, je vais essayer de répondre à toutes vos questions..En effet, vous n'avez laissé aucune information..Ce qui était un assez mauvais départ pour vous retrouver ! Mais par chance, j'ai rencontré votre ami à Bordeaux..Je vis là-bas ! C'est un certain John je crois ! Il m'a conduit jusqu'ici...Je lui dois une fière chandelle ! Ne vous inquiétez pas, mes intentions sont tout à fait honorables et votre fille Helen est quelqu'un de bien ! Jamais elle ne ferait ça ..Ah si vous saviez..Elle est très belle ! Mais je ne vous en dis pas plus, vous le découvrirez par vous même si vous souhaitez la rencontrer !
Marine était quelque peu gênée face à la dernière phrase de Falone..Mais elle choisit d'y répondre franchement :
-Ce n'est pas vrai..Je ne pense pas que vous êtes un monstre parce que vous avez abandonné votre fille..Je ne connais pas votre histoire, sûrement que vous avez ujne raison valable...Enfin, je l'espère ! Mais, c'est vrai que je ne vous apprécie pas particulièrement...Votre caractère m'irrite pour être tout à fait honnête avec vous ! Vous êtes, pour moi, la femme riche pourrie gâtée typique ! Vous avez une énorme et sublime villa, vous ne prêtez pas beaucoup d'attention aux autres, vous êtes arrogante et méfiante et enfin vous ne vous intéressez qu'à l'argent ! Bien sûr, ça c'est ma vision des choses...
La jeune demoiselle de 21 ans se sentit tout d'un coup toute petite face à cette femme imposante et autoritaire. Elle l'avait vexée, c'était sûr ! Mais elle ne regrettait pas de lui avoir dit ses quatre vérités, après tout, c'était comme ça que Marine la voyait !

Falone V. Greystock

Helen is your daughter, and she wants to meet you...! . ♦ Avec Marine D. Didelot ;

Les choses étaient lancées et peu importe ce qu'elle voulait en fin de compte, c'était l'heure des révélations. Elle ne savait plus si ce nouveau savoir lui serait bénéfique ou maléfique. Cette enfant n'était pas désirée, elle ne l'avait jamais été et pourtant lors de sa grossesse jamais Falone ne s'était sentie aussi heureuse. Elle se disait que ce bébé allait être son sauveur, qu'il lui offrirait un repos salvateur face à cet homme qu'elle ne supportait pas mais, en fin de compte, la fin de l'histoire avait été tout autre qu'un « happy end ». Elle avait du se séparer de son bébé, le coeur en miette. Cela, elle ne l'admettait que dans ses plus profondes pensées et, en accord tacite avec elle-même, la femme se voilait la face et refusait d'assumer son passé. Chacun avait le sien, mais, elle, ne le supportait pas. Il apparaissait comme si lourd à porter. Et pourtant, apparemment, il y avait pire que cela comme vie. Certes, elle avait bien continué, très bien même. Mais elle ne serait jamais entièrement satisfaite. C'était dur de choisir, de faire un choix et encore plus sans doute de n'en avoir aucun et, la majorité de sa vie, Falone n'avait été ballotée que par des obligations et des interdictions. Aucun choix là dedans. Elle aurait pu être triste de cela mais ça aurait été donné raison à son geôlier intérieur. Elle ne lui donnerait pas ce plaisir. Elle s'était battue pour la liberté, elle refusait de devoir repenser aux moments désastreux de sa vie. Et pourtant, en choisissant d'en apprendre plus sur cette enfant, la femme ne pouvait y échapper.
Il était cependant trop tard pour faire marche arrière, la machine était enclenchée. Les questions étaient posées. Elle avait parlé, vite, très vite, trop vite. Tout ce qui lui traversait l'esprit n'avait pu être dit, mais plus tard, après que la jeune Marine ait répondu, les questions suivantes sauraient se frayer un chemin jusqu'à sa bouche. A coup sûr, les réponses obtenues ne seraient pas celles espérées mais, qu'importe.
Lorsque ses tirades furent achevées, Falone se sentit comme soulagée. Elle avait presque avoué se soucier de cette … Helen, c'était un début. Disons qu'elle voulait au moins savoir quel être issu de son sein avait pu voir le jour et surtout quel genre de personne il était devenu. Tout cela n'était pas tant pour l'enfant devenue femme ou par soucis de lien maternelles, non ! Cela, elle aurait du mal à s'y faire mais plutôt par curiosité. Son fils était devenu un étranger au fil des années, la femme était bien déçue d'elle-même et de l'éducation qu'elle lui avait offerte et cela même si la faute revenait en grande part à son garçon. Il avait fréquenté les mauvaises personnes, au mauvais moment. Elle avait cessé de suivre leurs habitudes de toujours, consacrant plus de temps à son travail au fur et à mesure que le temps passait et cela, elle se le reprochait mais, sa réussite sociale et économique arrivait à noyer cette erreur. Son fils ne semblait pratiquement plus être le sien. Il était étranger, un individu parmi tant d'autres qui trouvait refuge dans la demeure Greystock.
Peut-être que sa fille car oui, elle était sa fille, saurait rattraper le tir. L'honneur du nom pourrait peut-être se redresser même si cela restait bien cloisonner dans l'esprit de Falone. Elle ne voulait en aucun cas que les gens apprennent l'existence de cette enfant cachée, très mauvais pour sa réputation ! Cela resterait entre elle, Marine et Helen.
Alors que le silence régnait suite à ses mots, la femme analysa plus son interlocutrice. A n'en pas douter cette jeune personne avait un grand coeur, appréciable même si cela restait affligeant. A l'identique, Falone aurait juré qu'un petit quelque chose chez la jeune fille rendait tout, mystérieux. Peut-être sa façon d'être, son aisance ou encore son caractère légèrement entrevu. Elle ne savait que choisir mais il était certain qu'un secret existait chez elle. Bien sûr, l'on pourrait en dire autant de la plupart des gens mais, elle, Marine, sentait le mystère à plein nez. Le mystère, et l'inconnu. Étrange …
Quoiqu'il en soit, pour le moment, Falone se focalisa sur les nouvelles paroles de la demoiselle. Elle s'expliquait tant bien que mal et la femme fut surprise de l'entendre mentionner un nom familier. John … le seul qui aurait pu l'épauler dans un passé comme dans un présent mais il voyageait et elle ne se donnait jamais le courage nécessaire pour demander sa présence. Le courage ou l'ouverture d'esprit. Cela apparaissait pour elle comme un abaissement. Elle ne voulait pas avoir à faire de telles démarches. Elle ne voulait en aucun cas être celle qui demandait.
Continuant à parler, Falone fut presque contente d'entendre de sa bouche qu'aucune personne malintentionnée n'était dans les environs. De même, grâce à la nouvelle semi-confiance et le crédit qu'elle accordait aux mots de Marine, elle apprécia de savoir comment paraissait sa fille aux yeux de la jeune fille. C'était rassurant et même si, elles étaient amies, Marine devait être plutôt sincère. Un bon point pour elle …
Souhaiter la rencontrer ? Le voulait-elle ? Difficile de savoir. Sa curiosité la poussait à dire que oui, elle le voulait mais, la crainte, la fierté et la vie la poussait à affirmer que non ! Dur choix. Pour une fois qu'on lui accordait un droit de décider, elle ne savait que faire ! C'était un comble tout de même !
La suite de la tirade la fit quant à elle, légèrement sourire. Elle alla même jusqu'à hausser un sourcil, mi-courroucée, mi-amusée. Elle se doutait bien de ce que pensait Marine à son égard en fin de compte. Tout cela était facile à savoir. C'était exactement l'image qu'elle voulait renvoyée. Elle réussissait bien, c'était le moins que l'on puisse dire. Quant à ce qu'elle paraissait … riche, arrogante et méfiante, c'était bien vrai. La vie l'avait rendue ainsi. Mais, elle ne s'en plaignait pas. Falone ne se vexa même pas à ses mots. Elle ne fit que hocher la tête d'un air entendu.

- Votre vision des choses et plutôt bonne. Je ne démentirai rien, ce serait mentir. Pour tout vous dire, d'ordinaire j'ignorerai de telles remarques ou vous les ferez ravaler. Mais, vous n'êtes pas les autres. Votre caractère et votre honnêteté sont rafraichissants. Vous m'apportez un certain espoir et pour cela, je crois pouvoir me montrer sous un meilleur jour, dans la mesure du possible … Je ne suis que ce que le monde a fait de moi. Certes j'ai réussi l'ascension jusqu'à un niveau de vie plus qu'aisé et j'en suis fière. J'ai parcouru du chemin pour y arriver et mes années précédant ma fulgurante montée furent tout le contraire de mon présent. J'ai eu ma revanche sur ma vie mais, encore maintenant, jusqu'à aujourd'hui et peut-être encore demain, je ne serais pas ... juste moi. Ce qui m'a détruit par le passé continue à le faire et malgré cette vie que je savoure à présent, je sens que ce qui a été anéanti ne sera jamais remplaçable. Et vous, vous arrivez, vous me présentait un autre futur que celui prévu. J'espère à rencontrer mon enfant, mais cela reste de l'ordre du souhait. Vous me donnez une autre route à tracer. J'attends de voir ce qu'il me faut vraiment faire. Un jour peut-être, je saurais réellement comment me comportement, racheter mes fautes et réparer mes erreurs en attendant, je me contenterai de voir l'une de mes plus belles erreurs, sans doute, évoluer de son coté. Je suis presque contente de vous avoir conviée à entrer chez moi finalement.

Elle parlait beaucoup mais elle avait tout dit. Elle avait même été jusqu'à s'embrouiller et se contredire en même temps. Elle restait une femme meurtrie et torturée au fond même si elle ne le montrerai sans doute jamais au grand jour. Elle paraitrait toujours comme la femme forte. La Greystock que beaucoup craignaient ou admiraient. Elle ne renoncerait plus à cela.

- Si je vous dis que j'aimerai voir Helen. Je suppose que vous organiserez une rencontre et, je ne le veux pas. Je ne suis pas sûre de vouloir qu'elle sache qui je suis réellement. C'est injuste, égoïste mais si j'avais à choisir, je voudrais la voir mais qu'elle ne le puisse pas. C'est cependant impossible venant de vous, je le crains. Vous êtes engagée auprès de mon enfant ou, je ne sais quoi et vous n'accepterez pas de me guider jusqu'à elle. Aussi, je pense refuser la proposition. Je ne la verrais pas, elle non plus.

Elle était dure, abrupte mais c'était son souhait. Et tant pis pour Helen ou pour la jeune Marine qui paraissait pourtant bien gentille. Elle refusait d'affronter son regard à elle, encore inconnu mais qui la jugerait sans mal sur son présent, sans connaître véritablement son passé.

[vraiment navrée du retard de la réponse. Quelques problèmes, plus le temps qui passe, j'avais presque oublié le sujet. Désolée.]